192 pages
2019
« Où sont les cerfs ? Dans la forêt ! Qu’est-ce qu’ils y font ? Ils y travaillent ! A quel métier ? Au charpentier ! Faut-il les tuer ? Ouiiiiiii ! »
Où sont les cerfs ? Dans la forêt ! Faut-il les tuer ?
Tout le monde ou presque connait cette comptine enfantine ! Nous y avons tous joué lorsque nous étions enfant. Je trouve qu’elle illustre parfaitement bien l’ouvrage de Claudie HUNZINGER que j’ai découvert par l’intermédiaire de son dernier roman Les grands cerfs, primé par le prix décembre 2019. Car oui, la chose est entendue. L’auteur explique comment, pourquoi et par qui. Qui sont les adjudicataires ? Quel est le rôle de l’Etat dans cette histoire ? Que fait Léo, son ami et initiateur ?
Ode à la beauté sauvage
Claudie HUNZINGER dénonce cette « barbarie » et offre par son écriture poétique et riche un hymne à la nature, une ode à la beauté sauvage, celle du cervidé, raconté, ici, sur une année et au fil des saisons : le brame du cerf en automne, la mue au printemps avec la chute des bois et la repousse, puis la perte du velours en été, et la fraie jusqu’à l’automne : magnifiques descriptions des ramures (cor, andouiller, perche, empaumure…)
L’apprentissage du cervidé
Le suivi du cervidé se fait par hasard au début du livre, puis par amour jusqu’à en devenir obsession. Pamina (l’auteur) s’initie auprès de Léo, un photographe-animalier qui lui apprend tout :
🦌La préparation (tenue vestimentaire et jumelles)
🦌La traque (marche, silence, écoute de la forêt, empreintes sur le chemin de terre, fumée)
🦌L’attente dans l’affût (cabane en bois servant d’observatoire) ou dans la fabrication de l’affût (filets)
🦌L’observation de l’animal solitaire ou en harde
🦌La reconnaissance des cerfs (petits : daguet ou grands : ramure)
Dans la forêt
Si les uns arpentent la forêt avec un fusil et un pick-up, Léo avec son appareil photo, Pamina ou l’auteur y vient avec ses yeux et ses croquis. Elle vit et traque inlassablement le cervidé, dans l’espoir de le trouver, de le voir et de l’admirer. Car les cerfs savent ce qu’est l’Homme et le cerf se cache, devient invisible pour sa survie.
Il rôde près des maisons, les « Hautes Huttes », la propriété de l’écrivain acquise depuis plusieurs années, isolée et reculée, dans la forêt vosgienne régentée par l’ONF. C’est un jeu de cache-cache qui se joue. Mais, Pamina, grâce à Léo les découvre, les aime plus à chaque rencontre, s’attache à eux, leur donne un prénom et retient ceux donnés par Léo. Elle aime ses randonnées pédestres dans les bois, les clairières, les sapins, l’humus, les zones de gagnage…
Une vision enchanteresse
L’auteur nous prend par la main. Avec elle et Léo, nous arpentons les sous-bois, les chemins, écrasons les feuilles sous nos pas, retenons notre souffle à la vue d’Appolon, Wow, Geronimo…Nous suivons les cerfs, les reconnaissons, apprenons leur rythme et leur rite et comme elle, nous les aimons, les sachant menacés et condamnés, aussi (comptage).
Souvenirs de Chambord
Cela me rappelle Chambord où accompagnée d’un guide nous avions découvert une partie du domaine en 4X4 et par hasard, au détour de troncs d’arbre, le prince des forêts s’est offert à nous, à nos regards émerveillés.
Cela me rappelle Chambord où à 7 h du matin, j’écoutais le brame du cerf (raire), la période de rut, cachée dans un poste d’observation tout en sachant à quoi sert le domaine.
Le Cerf est parfois un animal peut connu de tous donc c’est un animal qu’il faut protéger et observer pour mieux le comportement , j’ai trouvé intéressant d’en savoir plus l’apprentissage d’un cervidé.
Merci Galise pour ton commentaire. Très bel ouvrage sur le cervidé qui nous apprend sur nous et sur lui-même. Il apprend aussi sur notre rapport à la nature et à l’espèce animale.