Les yeux de Mona
Mona est une petite fille âgée de 10 ans atteinte de cécité ponctuelle. La pathologie dont elle souffre n’a pas de nom, le diagnostic est difficile à rendre. La science reste circonspecte.
- Mona perdrait-elle la vue pour toujours ?
- Quel « mal » ronge les yeux de Mona ?
Son grand-père, « Dadé » comme elle l’appelle, érudit et bouleversé, l’initie à l’art tous les mercredis après-midi, arpentant, ensemble, les galeries du Louvres, Orsay et Beaubourg.
Découvrir, s’émerveiller, comprendre, s’émouvoir : le monde s’ouvre aux yeux de Mona ; et par son intermédiaire, ce sont les nôtres, lecteurs et spectateurs passifs qui s’illuminent.
L’art au service de la vie ?
52 chapitres pour 52 œuvres exposées dans les trois plus grands musées parisiens. Chaque tableau est une leçon de vie donnée à Mona comme à nous, lecteurs.
Une lecture philosophique/psychologique ou morale de l’art à travers Botticelli, Léonard de Vinci, Camille Claudel, Rosa Bonheur ou Kandinsky et Magritte pour ne citer que quelques-uns.
Les chapitres sont titrés sous la forme d’une citation ou d’une maxime :
- « Souris à la vie» avec La Joconde de Léonard de Vinci
- « Connais-toi toi-même » avec Rembrandt et son Autoportrait au chevalet et à l’appui-main de peintre
- « Il faut danser la vie » avec Edgar Degas et l’Etoile
- « Archive-toi » avec Boltanski et La vie impossible de C.B
C’est une traversée dans l’histoire de l’art : de la Renaissance au néo-pop en passant par l’Impressionnisme et le Baroque, une rencontre avec soi par rapport au Cosmos.
Ces chefs-d’œuvre sont réunis dans le dépliant faisant office de couverture du livre. Ainsi, nous pouvons suivre leur descriptif écrits en italique dans chaque chapitre. Et écouter, également les dialogues entre Mona et son « Dadé » au sujet de la contemplation de l’objet et de la vie de l’artiste dépeinte par cet homme savant qui fait office, ici, d’éducateur.
Il (Dadé) aimait que par un détail, une peinture, une sculpture, une photographie soient capables d’attiser le sens de l’existence. p.25.
Nous sommes Mona. Nous sommes ses yeux. Nous sommes l’enfant, innocent qui découvre et cherche à comprendre le fondement de chaque tableau, le message caché derrière chaque pinceau : technique, couleur, lumière, mouvements, influences, style.
Car ces artistes nous convient à des interprétations, des compréhensions, des émotions issues de leur vie et de leurs épreuves, de leur sensibilité et de leur talent ou génie : « […] ce que l’humanité avait fourni de plus audacieux et de plus beau […] » p.24.
Une relation solaire : Mona et Dadé
En-dehors de l’art, le roman met l’accent sur la relation entre le grand-père « Dadé » et sa petite-fille, Mona. Un lien très fort (bien que filial) les unis, accentué par les visites hebdomadaires au musée et l’initiation aux arts.
Cette passion naissante pour l’une et mature pour l’autre, les rapproche davantage puisqu’elle est commune. De même que le petit secret qu’ils partagent et taisent. Cela renforce leur complicité, attendrissante.
Il y a de la loyauté et de la confiance l’un envers l’autre ainsi que de l’amour. «Dadé» étant une personne fiable, aimante, prenant soin de sa petite-fille en dehors de ses parents.
Une connexion basée sur le respect vis-à-vis de la sagesse et des connaissances du grand-père et du jeune âge de Mona, puis de son sens critique s’affutant à chaque séance artistique.
C’est en compagnie de son « Dadé » que Mona libère la parole prenant confiance en elle, son grand-père lui parlant comme à une grande personne. C’est un dialogue permanent, frais, fait de confidences et de découvertes. Les deux personnages principaux forment un couple solaire en harmonie parfaite, plein de tendresse.
Cette alchimie pose le rôle des grands-parents dans l’éducation des enfants. Qu’on ne s’y trompe pas, le livre est dédié aux aïeuls, ainsi la dédicace de l’auteur : « Pour tous les grands-parents du monde ».
L’art, un héritage ?
L’écrivain, à travers ces personnages et leur connivence, place l’importance de l’héritage (de la transmission) au cœur de son ouvrage. Héritage filial, bien sûr, mais aussi héritage artistique.
L’art transmet des émotions, certes, mais pas seulement. Il parle de nous. Il est au cœur de nous, au service de la vie comme le grand-père, un éclaireur de la vie ! Mona ne porte-t-elle pas le prénom de la Joconde : Mona Lisa ?
Un roman instructif, intéressant et facile à lire. Une œuvre pédagogique qui nous apprend de nous à travers les arts plastiques (peinture, sculpture, photographie, dessin), richement documenté et d’une belle écriture. Une lecture emplie d’émotions et touchante en ce qui concerne la relation qui unie « Dadé » et Mona.
C’est un livre qui aborde la thérapie, le bien être , la découverte, l’empathie, la bienveillance , le soutien et la famille et ainsi que l’art des sujets qui me plaisent. Le résume de ce livre me donne très fortement envie de le lire . Ton article participe a un objectif de me remettre dans la lecture en toute urgence pour m’évader.
Merci Galise. Des mots qui me touchent bien évidement. Je suis ravie que cela te donne envie de lire et de t’immerger dans l’art. C’est un beau roman sur l’art. Une bonne école pour comprendre la peinture.
J’aime bien ton commentaire Galise !
Ce livre est un mélange entre le bien-être, l’empathie envers les autres, des émotions et pleins d’autres choses, merci beaucoup pour ce partage de qualité
Merci Békir pour ton commentaire et ton appréciation du billet. C’est un beau roman initiatique sur l’histoire de l’art et un roman sur la place importante des grands-parents dans l’éducation des enfants. Il est vrai que la relation de Mona et de son « Dadé » est très touchante.
Je t’en prie et au plaisir l’ami et jai appris des choses que je ne connaissais pas du tout ahahaha par rapport au livre 📖