
432 pages
2024
« Et là, que vois-tu ? » Jean EUSTACHE, Les photos d’Alix. Citation, partie 1 du livre, p.21
Le syndrome de l’Orangerie
« Le syndrome de l’Orangerie » est le symptôme de Bmore, narrateur et détective privé de chez Bmore&Investigations. Il est venu, accompagné de son assistante Penny, admiré les panneaux des Nymphéas de Claude Monet exposés depuis 1927 à l’Orangerie, Paris XVIe.
Les grands panneaux ont été peints durant la première guerre mondiale et offert à la France, le jour de la victoire et de l’armistice du 11 novembre 1918. L’intention du peintre est, donc, d’offrir à la Nation, un véritable monument à la paix. Vraiment ?
Mort en 1926, son plus fidèle ami, Georges Clemenceau, fera le nécessaire pour exposer les vingt panneaux à l’Orangerie selon les directives du peintre :
> deux salles aux murs arrondis, une sorte d’ellipse reproduisant la forme du bassin aux nymphéas, divisés en deux parties à Giverny.
Et qui, selon Bmore, représente le signe infini en mathématique ou les lunettes du peintre. Une peinture qui s’étale sur 100m linéaire et, qui ne rencontrera pas l’enthousiasme du public. Il faudra attendre le lendemain de la seconde guerre mondiale et l’engouement des Américains pour voir un nouveau signe de regain d’intérêt sur ce chef d’œuvre. Depuis, la fascination du public et des experts en art et galeristes sur les Nymphéas n’a cessé de croître.
« C’était la première fois que j’allais voir les Nymphéas de Claude Monet. Il s’est passé un truc bizarre. J’ai été pris de vertige, d’angoisse. Je me suis senti terriblement oppressé. Cela a été immédiat. Tout juste, si je n’ai pas fait un malaise. » Bmore, p. 21.
Ainsi, débute une véritable enquête sur Monet, les nymphéas, le tableau…pour comprendre le « mal » dont il a été victime. Que cachent les nymphéas ?
Dans les profondeurs des Nymphéas : zoom sur l’insaisissable
Ce n’est pas un coup de cœur, mais j’ai apprécié l’originalité de l’œuvre, plus précisément cette enquête, drôle et grave, un brin excentrique.
Le livre est intéressant parce qu’on apprend beaucoup sur le peintre sur le plan biographique. Mais aussi, sur le regard posé sur l’œuvre des Nymphéas. On s’y noie et on s’y perd, parfois comme dans les panneaux. Parce qu’il faut suivre les élucubrations de l’écrivain et ses digressions.
Cette enquête est fascinante car on voit toutes les étapes du zoom. L’auteur zoom et zoom sans cesse sur les tableaux pour voir ce qu’il y a derrière : les couleurs, les ombres, les détails, les effets de lumière, les symboles des sujets peints, savoir et comprendre les messages cachés et codés. Découvrir des secrets enfouis. Il ne reste jamais à la surface des choses, cherchant toujours dans les profondeurs des limbes.
Il y a toute une réflexion psychologique, philosophique, voire psychiatrique et biographique derrière les Nymphéas qui nous oblige à VOIR autrement (Et ça va très loin), Bouillier ne cesse de multiplier les pistes et les hypothèses, parfois abracadabrantes (Tintin et Auschwitz). On y adhère ou pas.
Cette quête, très fouillée démontre l’érudition du détective. Une manière d’explorer les sous-sols de l’œuvre, et nous incite, spectateur à VOIR au-delà des apparences, souvent, trompeuses. Une prospection qui tourne à l’obsession comme celle de Monet pour ses Nymphéas.
Je ne les ai jamais admirés, autrement que sur Internet. ET, je ne les verrais plus jamais de la même façon car Monet, selon le narrateur, y cache plein de cadavres !!!
A vous de découvrir pourquoi et comment ? Car il s’agit de savoir ce qu’il y a d’essentiel dans une œuvre, ce que vous révèle le syndrome de l’Orangerie.
J ai hâte de le lire ! MERCI ..!
Une très bon livre. Ravie de vous avoir donné l’envie de lire. C’est l’objectif du blog. Je vous souhaite une belle lecture et une belle découverte de ce peintre de génie. Merci pour votre fidélité.
J’ai vraiment envie de le lire ! Merci pour cette chronique enrichissante.
Bonjour beauté de lire. Je suis ravie de ta visite sur ma page et de t’avoir donné envie de lire ce livre. C’est un bel ouvrage, très instructif. Je te souhaite une belle lecture.
J’avoue l’avoir emprunté mais je ne l’ai pas fini … le style ne m’a pas plu ! je retenterai !
Je comprends. Le style ? Je ne saurais le nommer. Langage familier, humouristique, oral… Bmore se parle à soi même. Il se parle, car il pense, réfléchi à voix haute. Parfois, il s’imagine être en face de Penny. Ça peut dérouter, il est vrai ; sans oublier les digressions, parfois alambiquées.
J’ ai essayé de me dire qu’il me parlait ou que c’était moi qui parlait. Ensuite, la lecture est un cheminement personnel. Bonne lecture et merci pour ton témoignage.
Quelle chronique… ! Cela donne envie de faire un petit tour à l’Orangerie
Bonjour Manon, merci d’avoir lu ma chronique. Je suis d’accord avec toi, je veux aller à l’orangerie, musée Marmottan-Monet… depuis un moment, déjà. En tout cas, pas tout de suite, le temps de prendre de la distance par rapport au syndrome. Je ne veux pas être influencée.
Bien sûr ! Voici une version corrigée et légèrement améliorée de ton commentaire :
Je trouve que ce roman sort de l’ordinaire. Le récit autour de l’œuvre, qui explore à la fois l’amont et l’aval de la création du tableau, est très intéressant. Cela donne envie d’en savoir plus et de lire le livre. Merci pour la découverte de ce livre.