Les métiers de la documentation sont en pleine mutation à cause du numérique. Il faut oublier l’image traditionnelle du centre de documentation ou de la bibliothécaire d’antan. Ce temps est révolu. Maintenant, les entreprises (secteur privé et public) cherchent à faire face à une infobésité exponentielle. Elles ont besoin de professionnels qui savent traiter l’information, apporter une solution d’accès et de diffusion de celle-ci.
Témoignage d’une ancienne élève de l‘INTD (Institut national des sciences et techniques de la documentation)
En quelques mots, parlez-nous de votre parcours :
Avec un Brevet Professionnel de libraire en poche, je suis entrée dans l’éducation nationale comme emploi-jeune. Le diplôme m’ouvre les portes du CDI du collège dans lequel je travaille. Coup de foudre, je sais que je serai documentaliste. Des formations s’ouvrent dans ce cadre et j’obtiens le DU de documentation électronique, puis la licence professionnelle en documentation multimédia. Déjà, je veux intégrer l’INTD. Mais, je n’en ai pas la possibilité. Je dois travailler. Cette opportunité s’offrira en 2015 après avoir quitté mon entreprise, prestataire de services dans laquelle j’œuvrais depuis 7ans. J’ai dû faire une VAP85 car je n’avais pas le niveau demandé (bac +4), puis je suis rentrée sur dossier et oral en octobre 2015.
Qu’est-ce qui vous a amené à vous inscrire au titre 1 à l’INTD ?
C’est une école et une formation que je rêvais de suivre depuis de nombreuses années. Je la connaissais de réputation et quelques-unes de mes collègues l’avaient intégrées avant moi. Je voyais l’INTD comme un El Dorado ou un Graal qu’il me fallait accomplir. J’étais mal professionnellement. J’étais dans ce qu’on appelle un « poste-placard ». Je voulais partir et ai suivi un bilan de compétences qui m’a poussé/conduit à entreprendre toutes les démarches pour l’intégrer. J’avais besoin d’autres choses. J’étouffais à mon poste de technicienne fonctionnelle. Je sentais dans mon travail qu’il me manquait des connaissances techniques, de la méthode, des compétences managériales. Et, puis, le métier est en pleine mutation avec le numérique. Il faut savoir se remettre en question et assoir son adaptabilité à travers la formation. Le chômage qui m’est tombé dessus sans crier gare a été l’évènement qui m’a permis de changer et d’évoluer.
Que vous a apporté le Titre 1 : master professionnel ?
De la confiance en moi par l’acquisition de compétences multiples et transverses :
- Des compétences techniques liées au web
- Managériales en termes de gestion de projet
- Intellectuelle en termes de gestion et traitement de l’information
- De la méthode en termes d’élaboration/mise en place d’un plan d’ingénierie documentaire…
- De la culture (web, métiers, fondamentaux, veille, technologie …)
- De l’applicatif effectué à travers le stage accompli dans le cadre de la formation INTD
Du champ des possibles qui s’ouvre en termes d’emploi. Je suis toujours à la recherche d’un poste. Mais, j’ai vu des possibilités, des facilités pour décrocher un entretien professionnel. Les appels sont plus nombreux. Les entreprises plus à l’écoute.
En quoi le titre 1 répond-il aux attentes et aux besoins sur le marché ?
Nous sommes de plus en plus dans le télétravail, dans une réorganisation des conditions de travail. Les bureaux sont digitalisés et de moins en moins en silo. Le travail est « horizontalisé » et, donc, les échanges plus transverses. Il faut des outils et des professionnels connaissant ces derniers.
Le domaine est ouvert à la documentation technique et la GED collaborative. La GED (gestion électronique de documents) est un axe majeur pour structurer vos documents. Les secteurs se tournent, également, vers l’ECM (Enterprise Content Management ou gestion des contenus d’entreprise).
En 2025, la GED connaît une croissance rapide, stimulée par l’essor de l’intelligence artificielle, la généralisation des solutions cloud, l’automatisation et de nouvelles exigences réglementaires. Le marché français de la gestion documentaire et de sa dématérialisation connait une augmentation de 5% par an.
Tandis que le marché de l’ECM connait une croissance rapide grâce à l’adoption du Cloud. Les secteurs les plus demandeurs sont la banque, l’assurance, la santé, le public, la vente au détail et l’industrie, tous cherchant à optimiser l’accès, la conformité et la gouvernance documentaire. L’ECM évolue pour répondre à la volumétrie croissante des données et la multiplication des formats. La sécurité est renforcée et cet outil est une aide précieuse à l’analyse décisionnelle.
Le secteur privé s’ouvre davantage à la prestation qui elle, recherche beaucoup de chefs de projet MOA pour mieux l’accompagner dans la transition digitale et à mieux organiser sa gouvernance de l’information, notamment dans ses archives.
Le record management a le vent en poupe. En 2025, le SAE reste fortement utilisé pour garantir une conservation sécurisée et probante des documents à valeur légale, notamment dans les secteurs publics et réglementés. L’évolution règlementaire (notamment autour du RGPD et de la facture électronique) pousse les organisations à investir dans des solutions de stockage et d’archivage électronique fiables et certifiées.
Conclusion
En 2025, la GED, l’ECM et le SAE forment un marché dynamique tiré par :
- l’innovation technologique (intelligence artificielle, cloud, automatisation)
- l’agilité (mobilité et flexibilité des plateformes)
- des contraintes réglementaires toujours plus fortes
La gestion documentaire est un levier clé de performance et de conformité pour les entreprises.
