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Suzuran

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Aki Shimazaki

Collection Babel

Actes Sud

Cycle « Une clochette sans battant »

Tome 1/5 (voir bas de page)

176 pages

« Le plus grand secret du bonheur, c’est être bien avec soi »

Suzuran, une fleur symbolique ?

Suzuran est le nom d’une fleur japonaise et française. En kanji, idéogrammes chinois, elle est appelée « orchidée de clochettes » . Elle s’écrit, également en katakana, écriture syllabique japonaise pour définir des mots étrangers (p. 22).

Suzuran, c’est une fleur à clochette blanche répondant au doux nom de muguet en France. C’est, aussi, le nom de la poterie d’Anzu, héroïne et personnage central de ce magnifique roman.

Elle a décidé de baptiser son vase qu’elle vient de créer, ainsi. Désireuse de lui trouver un nom correspondant à la fois, à la fleur et à la poterie : quelque chose de simple, de vigoureux, parfait pour cette plante.

Cette fleur, c’est le cadeau d’accueil de Tôru, son fils pour sa tante Kyôko et Yûji, son amoureux qu’elle vient présenter à ses parents. Le Suzuran restera longtemps sur le rebord de sa fenêtre et Anzu viendra l’admirer et le voir se décomposer au fil des saisons.

Le muguet est la fleur du 1e mai, date anniversaire de Kyôko. Tout un symbole, n’est-ce pas ? Comme le Japon. Il symbolise le retour du printemps. C’est la période du Golden week (période de jours fériés).

Mais, aussi, celui du renouveau, des jours meilleurs. La Fortune sourit, enfin, pour Anzu : 36 ans, divorcée et vivant seule avec son fils à Yonago, une ville de province au pied du Mont Daisen (photo du bandeau/article). Là, où elle exerce en tant que céramiste.

Le suzuran, c’est la représentation d’Anzu par ses traits de caractères :

  • L’innocence
  • L’humilité
  • La discrétion
  • La compassion
  • La bienveillance
  • La vertu

Tout le contraire de sa sœur, Kyôko. Tout les oppose, tellement différentes et complémentaires ; un peu comme le Yin (Anzu : passive et calme) et le Yan (Kyôko : active et nerveuse).

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La dualité des sœurs

L’une est l’aînée. L’enfant tant attendu, tant espéré après deux fausses couches. L’enfant miracle. L’enfant adulé, aimé et choyé comme ses cadets.

Kyôko, est celle qui attire tous les regards, qui séduit, qui a toutes les attentions. De ses parents, professeurs, collègues, hiérarchie professionnelle, amants qu’elle collectionne et qu’elle jette sans remord. Tant pis pour le mal qu’elle inflige. Mais avec Yûji, ce sera bien différent ; parce qu’elle l’aime tandis qu’il en aime une autre, en secret.

Elle est belle, intelligente, cultivée. Elle a tout réussi. Elle est admirée, et de sa sœur Anzu, également. Elle a une belle situation professionnelle. Elle voyage dans les grandes métropoles internationales, parlant trois langues différentes.

Kyôko brille par son égoïsme et son orgueil cachant jalousie et rancœur.

  • Contre qui ?
  • Contre quoi ?
  • Que cache cette énergie dans le paraître du toujours plus et du toujours mieux ?
  • Est-elle heureuse ?

Le contraste est saisissant avec Anzu, plus discrète, timide, sensible, plus posée surtout. Anzu se réfugie dans son monde qu’elle s’est créé. Une bulle de félicité, de bien-être, de BONHEUR ! (Muguet).

Un univers fait de routine, de pause et de passion. Elle est patiente, attentive à son environnement : la mer, le sable, les mouettes, l’argile qu’elle manipule et qu’elle transforme de ses mains. La céramique, sa passion.

Une passion qu’elle enseigne, qu’elle expose, qu’elle vend depuis sa boutique. La vie reste immuable et simple pour Anzu.

Elle est heureuse, loin des tromperies, des infidélités et des mensonges, loin des trahisons, loin des amertumes. Et, pourtant les vérités finissent toujours par se savoir. Elle sait, Anzu. Elle sait. Se tait. Attend. C’est sa FORCE !

Tout en poursuivant son chemin aligné sur sa boussole intérieure, elle semble imperméable à la cruauté du monde.

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Un coup de cœur

J’avais beaucoup d’appréhension en prenant le livre pour y faire sa lecture. J’avais, déjà, lu :

Je m’étais extrêmement ennuyée pour la plupart d’entre eux. Mais, le bouche à oreille m’avait fortement influencée. Je ne regrette rien.

Sitôt la lecture terminée, (avalé les 170 pages en à peine deux jours), j’appris que l’ouvrage figurait parmi un cycle de 5 livres « Une clochette sans battant » que je m’empressais d’acquérir, tant je fus totalement séduite par l’écriture d’Aki Shimazaki.

L’histoire est belle, pleine d’analepses permettant de découvrir :

  • les personnages dans leur parcours
  • leur personnalité
  • leur expérience de vie (entre joie et épreuves)

et une belle ellipse narrative à la fin du roman.

Le contraste des personnages, entre intérieure et façade est fascinant.

Je pensais tout deviner ou presque. Mais un coup de théâtre tragique inattendu a faussé mes pronostics créant un suspens qui relançait l’histoire dans une autre direction. Un coup du sort pourrait-on dire. Le destin ? Anzu lui fait confiance.

Dans son attitude attentisme, elle cultive la présence consciente, acceptant la situation, pleine de gratitude, de respect et de loyauté pour sa famille et l’amour grandissant dans son cœur.

Cette confiance immuable dans ses sentiments et dans ceux de Yûji. Une relation sans relation faite de discrétion et d’attente. Suzuran, c’est le renouveau. C’est la chance. Il n’y a pas de hasard. L’univers s’en est occupé.

J’ai aimé le style narratif, l’écriture simple et belle. Point de poésie. Mais, des phrases courtes donnant une lecture posée et calme du récit, à l’image de la philosophie nippone ; une écriture subtile tout en finesse à l’image des personnages, Anzu et Yüji.

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3 commentaires

  1. freetv75 a dit :

    Une belle histoire de la vie vu et vécu par une jeune Japonaise.
    Dans ce livre on rencontre l’AME des japonais qui malgré les vicissitudes des la vie savent rester calme zen ! Ils s’en remettent au Karma .

    1. Oui. Une philosophie bien particulière contrastant avec notre culture. Ce lâcher-prise incroyable ! Merci pour votre commentaire.

  2. Pouky a dit :

    Merci de rendre vivante les pochettes des livres via vos prompt ! C est poétique !!

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