194 pages
2024
« D’un deuil qui choc, casse, anéanti nait l’espoir d’une nouvelle vie »
Animation réalisée avec une IA
Trois femmes endeuillées
Trois femmes au destin différent et souvent tragique partagent un lien qui les unis sans le savoir : la Corée et le deuil comme point commun remettant en cause bien des choses.
Il y a Emilie dans les Hautes-Alpes françaises, Byeol en Corée à Gwangju et Camélia au Canada :
- des femmes aux âges différents
- des femmes abandonnées, vendues, meurtries dans leur cœur ou dans leur chair
- des femmes courageuses qui décident de prendre leur destin en main
Il a fallu la perte d’un être cher pour remettre en question :
- leur existence
- les secrets de famille
- leurs racines
- la quête de soi dans un monde vacillant
Il s’agit de comprendre qui elles sont, ce qui les relies, ce que la vie peut, désormais, leur offrir. D’un deuil qui choc, casse, anéanti nait l’espoir d’une nouvelle vie.
Emilie, dès son plus jeune âge, comprend qu’elle est différente des autres membres de sa famille à cause de ses traits physiques et découvre que son père chéri et décédé n’est pas son père biologique. Qui est-elle ? D’où vient-elle ?
Beyols est persuadée que son père ne l’a jamais aimée, préférant sa peinture. Quel secret se cache derrière ses tableaux et cette mystérieuse madame K qui était son modèle ? Avaient-ils une liaison ?
Camélia décide de parler à sa fille. A travers ses lettes écrites en italique, elle se confit et délivre ses secrets au fil du roman. Une vie entre Corée et Canada, orphelinat et émigration, mariage arrangé et amour. Que cache son adoption ? Que cache sa disparition ?
Qu’ont-elles ces femmes en commun ?
La quête de soi
Marion Gary aborde dans son ouvrage plusieurs thématiques se complétant :
- La quête identitaire : le roman explore la recherche d’identité des personnages, notamment en lien avec leurs origines coréennes.
- Les liens familiaux : l’ouvrage examine les relations complexes au sein des familles, y compris les secrets et les non-dits.
- Le déracinement et les racines : le livre traite de la perte identitaire liée à l’éloignement du pays natal et de la recherche de ses origines.
- La condition féminine : Marion Gray met en lumière la situation des femmes, particulièrement en Corée du Sud, où elles font face à des attentes sociétales contraignantes
- Le deuil : la perte des parents et le processus de deuil sont des thèmes centraux dans l’histoire
- L’adoption : le récit aborde l’expérience des personnes adoptées et leur quête de réponses sur leur passé
- La résilience : les personnages font preuve de force face aux difficultés et aux traumatismes
- La quête d’émancipation : les trois femmes cherchent à s’affranchir des contraintes sociales ou personnelles qui les limitent.
Un titre métaphorique
Bien que le livre ne traite pas directement de météorologie, le titre évoque plusieurs idées :
- L’origine incertaine : Tout comme il est difficile de déterminer de quel nuage précis tombe une goutte de pluie, le roman explore la quête des origines et de l’identité des personnages, notamment pour ceux qui ont été adoptés ou séparés de leurs parents biologiques
- Les liens invisibles : Les nuages et la pluie font partie d’un cycle interconnecté, tout comme les trois femmes du roman – Byeol, Émilie et Camélia – dont les histoires sont liées sans qu’elles ne se connaissent directement
- L’héritage familial : La pluie qui tombe d’un nuage peut symboliser la transmission intergénérationnelle, thème abordé dans le livre à travers la lignée féminine et les secrets de famille
- L’impact du passé : Tout comme la pluie qui tombe d’un nuage affecte l’endroit où elle atterrit, le roman explore comment le passé et les origines influencent la vie présente des personnages
Le titre invite ainsi le lecteur à réfléchir sur l’origine des événements et des émotions dans nos vies, et sur les connections invisibles qui nous lient les uns aux autres, même à travers de grandes distances géographiques et culturelles.
Une écriture sensorielle
L’écriture est simple et fluide : des phrases très courtes, des groupes nominaux juxtaposés par des virgules. Cela donne une lecture rapide marquant l’action ou la submersion des émotions.
L’émotion à l’état brut, mais analysée après coup : la tristesse, la douleur, l’expression de la perte ; beaucoup de nostalgie, de souvenirs cheminent les pages du roman. Mieux connaitre son passé pour aborder son avenir tel est le message de Marion Gary.
C’est aussi, selon les chapitres, une lecture beaucoup plus douce. Une écriture calme parce que les virgules entraînent des pauses.
C’est une écriture émotive et poétique à la fois où le lecteur est dans le ressenti, celui des émotions des personnages comme de l’écrivaine. Ainsi ces haïkus titrant chacun des chapitres en relation avec la nature ou l’art, des mantras poétiques, des mots encourageants comme un baume protecteur. Ce déchirement est une transformation psychologique que vont vivre les héroïnes ; la larve qui devient papillon.
Un livre poignant sur le destin et la résilience, un imbroglio dévoilant bien des secrets, tout s’éclaire comme le rayon de soleil après la pluie.
Merci pour cette magnifique analyse. Je suis touchée par tes mots. Nos chemins ne se sont pas croisés pour rien. Nous partageons la même poésie 😊
Bonjour Marion ❤️
Grand merci pour ton commentaire qui me touche beaucoup. Ravie de notre complicité. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut se targuer de connaître un écrivain, qui plus est, de laisser un commentaire sympathique pour une lectrice. Belle continuation livresque 🥰